Véronique Mehl est maîtresse de conférences en histoire grecque à l’Université Bretagne Sud, elle est membre du laboratoire TEMOS Temps mondes sociétés CNRS UMR 9016 où elle co-dirige l’axe « Enfance, genre et traces de soi : individualités et subjectivités en mouvements ». Ses travaux portent, entre autres, sur l’histoire sociale, les pratiques religieuses, l’histoire du corps et celle du sensible dans le monde grec antique.
Elle a notamment publié avec Lydie Bodiou un Dictionnaire du corps dans l’Antiquité, aux Presses Universitaires de Rennes en 2019 et avec Morgan Guyvarc’h, Utérus. De l’organe aux discours, également aux Presses Universitaires de Rennes en 2022.
Utérus. De l’organe aux discours, Rennes, Presses Universitaires de Rennes en 2022.
Organe mythique s’il en est, l’utérus est la somme et le condensé de l’appareil génital féminin et le support privilégié des lectures essentialisantes du corps féminin, qui inscrivent le destin des femmes dans la biologie. Il est un organe spécifique auxquels ont été attentifs les savants depuis l’Antiquité. Longtemps creuset de la définition de la famille et de la filiation, il est aussi un objet social qui interroge les mutations contemporaines de la société et les catégories identitaires.
Au croisement des travaux sur le corps, sur les femmes et sur le genre, Utérus. De l’organe aux discours, est le premier ouvrage à tenter une lecture organique de la matrice. L’approche proposée se veut résolument interdisciplinaire et pluriséculaire. Elle interroge la profondeur des corps, entre transparence et opacité, entre fonctionnalité et symbolique, entre vécu et imaginaire.
L’ouvrage étudie ainsi les permanences et les ruptures dans les dénominations et les figurations de l’utérus, de l’Antiquité à l’époque contemporaine. Il analyse ensuite la pluralité des discours qui lui sont consacrés (médicaux, littéraires, juridiques, géographiques et philosophiques) au prisme de leurs visées, souvent convergentes. Il explore enfin l’articulation problématique entre l’approche organique de l’utérus et les discours féministes.