Mona L. Siegel est professeure d’histoire à l’Université d’État de Californie, à Sacramento. Ses recherches et ses travaux sont axés sur les histoires entrelacées du féminisme, de l’internationalisme et du pacifisme au XXe siècle. Elle a publié plus d’une vingtaine d’articles et de blogs ainsi que deux livres, The Moral Disarmament of France : Education, Pacifism, and Patriotism, 1914-1940 (Cambridge University Press, 2004), qui a reçu le prix du Livre exceptionnel de la History of Education Society en 2006, et Artisanes de la Paix, paru en 2020 chez Columbia University Press. Francophile de longue date, elle a, lorsqu’elle était étudiante, passé une année à l’université de Bordeaux et a par la suite séjourné à plusieurs reprises à Paris.
À l’automne 1918, après la Première Guerre mondiale, les généraux cèdent la place aux hommes d’État qui doivent définir les termes de l’armistice et ouvrir les négociations de paix. Des femmes politiquement engagées, notamment dans le mouvement pour le suffrage des femmes, n’entendent pas laisser les hommes décider seuls. Elles demandent qu’une délégation soit reçue et admise à la table des négociations alors que doit se tenir la Conférence de la paix, à Paris.
Le refus du président des États-Unis, Woodrow Wilson, et du Premier ministre britannique, David Lloyd George, n’entame en rien leur détermination à agir. Les femmes s’organisent entre elles et se préparent à exiger l’égalité des sexes et la justice sociale ainsi que des mesures pour instaurer une paix durable dans le monde d’après-guerre.
La Conférence de la paix de Paris suscite une vague de militantisme féminin sans précédent, attirant sur la scène internationale des femmes venues du monde entier pour défendre la paix, la démocratie et les droits des femmes.
Tel est le point de départ de cet ouvrage, dont le fil rouge pourrait être que «Nul ne peut se croire autorisé à parler au nom des peuples tant que les femmes seront exclues de la vie politique des nations», selon la formule de la féministe et suffragiste française Marguerite de Witt Schlumberger.
« Aujourd’hui, plus de cent ans après, la lutte pour les droits des femmes dans le monde se poursuit sans relâche. Suivant les traces des pionnières courageuses et audacieuses de 1919, une nouvelle génération pourrait encore trouver le chemin d’un ordre mondial plus juste et plus équitable. » M.L.S
Le livre vient de recevoir aux États-Unis le prix Elise M. Boulding Prize in Peace History.a