Marion Dapsance est docteur en anthropologie de l’École pratique des hautes études de la Sorbonne.
Son travail est axé sur le bouddhisme contemporain et son développement en Occident.
Alexandra David-Neel (1868-1969) est présentée comme une figure spirituelle majeure du XXe siècle. Ses longs voyages en Inde et en Asie, sa connaissance du bouddhisme et des coutumes tibétaines, son intérêt pour les philosophies orientales laissent penser que cette femme de lettres s’est engagée dans une quête mystique et a fini par adopter les croyances de l’Extrême-Orient. Une lecture attentive de ses écrits montre qu’Alexandra David-Neel était au contraire une matérialiste convaincue, hostile à toute forme de religion. Ce livre, fondé sur des textes connus, oubliés et inédits, retrace l’itinéraire de cette femme hors du commun. Il montre la manière dont la jeune artiste lyrique Louise David, catholique convertie au protestantisme, à l’ésotérisme fin-de-siècle, puis au nihilisme et à l’anarchisme, s’est inventé un programme de vie hétéroclite qu’elle nomma « modernisme bouddhiste » et qui lui inspira un personnage devenu mythique : Alexandra David-Neel, journaliste-orientaliste, « lampe de sagesse », « femme aux semelles de vent ».