Née à Haïfa en Israël, Limore Yagil est professeure associée habilitée à diriger des recherches d'histoire contemporaine et chercheuse à la Sorbonne. Spécialiste de l'histoire culturelle et politique de la France sous l'Occupation, elle a publié une dizaine d'ouvrages parmi lesquels: Chrétiens et Juifs sous Vichy: sauvetage et désobéissance civile, ( Cerf, 2005), Au nom de l'Art 1933-1945: exils, solidarités et engagements, ( Fayard, 2015), Les "anonymes" de la Résistance en France 1940-1942: engagements et motivations de la première heure, SPM L'Harmattan, 2019.
Parmi ses nombreuses publications portant sur le sauvetage des Juifs sous l'Occupation et la Seconde Guerre mondiale :
Désobéir
Des policiers et des gendarmes sous l'occupation 1940-1944
Engagées en première ligne dans la politique de contrôle et d'exclusion du gouvernement de Vichy entre 1940 et 1944, la gendarmerie et la police françaises ont, plus que toute autre institution,
dû affronter le dilemme : "servir face à l'ennemi ou servir l'ennemi". Car désobéir à ses supérieurs, pour un gendarme ou un policier, c'est aller à l'encontre de l'essence même de sa formation.
Mais si une partie d'entre eux ont appliqué les ordres par discipline, par antisémitisme, par peur ou par intérêt, nombreux sont ceux qui ont aidé à faire passer la ligne de démarcation ou la
frontière à des Juifs, à cacher des résistants, à dissimuler des armes...
Même s'ils n'ont pas rejoint un réseau ou un mouvement de résistance, leur action a permis de sauver de nombreuses vies. Or cette histoire-là est totalement ignorée. Face à un discours
traditionnel qui met en avant l'activité des policiers ou des gendarmes ayant appliqué avec zèle les lois et les ordonnances en vigueur pendant l'Occupation, cette fresque sans concession ni
faux-semblant, basée sur de nombreux documents d'archives étudiés par l'auteure depuis une dizaine d'années, met à mal nombre d'idées reçues et montre que, même au coeur du système vichyssois, il
était possible de contrevenir aux ordres.