Philosophe, historienne de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS. Auteure de “Du Consentement” (Seuil). Republie Le Privilège de Simone de Beauvoir (Gallimard) et “La Fabrique du féminisme” (Le Passager Clandestin).
Geneviève Fraisse entre au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 1983. Elle participe à la création du Collège international de philosophie (CIPH) en 1984. Elle est chercheuse invitée à l’Institute for Advanced Study en 1990.
Codirectrice du volume 4 de l'Histoire des femmes en Occident avec Michelle Perrot (1991), elle travaille étroitement avec les historiennes pendant une vingtaine d'années, dès la fin des années 1970.
Déléguée interministérielle aux droits des femmes de 1997 à 1998 et députée au Parlement européen de 1999 à 2004, elle est élue sur la liste menée par Robert Hue, membre indépendante de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique. Elle est à l’initiative de deux rapports parlementaires, l’un sur le spectacle vivant, l’autre sur les femmes et le sport. Elle a également été productrice à France Culture (L'Europe des idées) de 2004 à 2008.
Docteure d’État, elle est directrice de recherche au CNRS depuis 1997, et professeure invitée à l'université Rutgers (États-Unis, 2000-2002).
Elle a été présidente du comité scientifique de l’Institut Émilie-du-Châtelet de 2006 à 2010.
De 2011 à 2013, elle a assuré un cours de philosophie intitulé « Pensée des sexes et démocratie » à l'Institut d'études politiques de Paris, dans le cadre de PRESAGE (Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre).
« L’émancipation des femmes a suivi deux chemins parallèles et distincts au lendemain de la Révolution française, et au commencement du débat démocratique : celui du “pour toutes” et celui du “pour chacune”. Le premier menait aux droits civils et civiques, citoyenneté, éducation, emploi, responsabilité individuelle, autonomie sociale. Le second ouvrait la voie à la liberté de créer, de penser, d’écrire, de partager avec les hommes les lieux de la jouissance intellectuelle et artistique. C’est sur le deuxième chemin, emprunté par ce livre, que j’ai voulu arpenter la suite de l’Histoire.
La suite de l’Histoire, pour une femme artiste, ce n’est pas seulement la conquête de droits et la transgression des contraintes établies, c’est aussi la construction de pratiques nouvelles et le déplacement des repères obligés. L’égalité, c’est encore la liberté de trouver de nouvelles formes de création. Et c’est pourquoi, sans s’arrêter à l’identité sexuelle ou à la visibilité sociale, ce qui est en jeu, ici, c’est d’abord et avant tout leur production. »