Sara Salar
Je me suis probablement perdue
Traduit du farsi (Iran) par Sébastien Jallaud
Une jeune Iranienne face aux contraintes sociales et à ses désirs divergents.
Sara Salar nous plonge dans la vie d’une jeune Iranienne de la classe moyenne, au début des années 2000. Au volant de sa voiture, coincée dans les embouteillages de Téhéran, la jeune femme se livre à un monologue intérieur où l’intime croise le paysage social de la capitale. À travers une série de réminiscences qui s’entremêlent habilement au cours trivial du quotidien, elle dévoile peu à peu les tenants et aboutissants du drame qui se joue derrière ces heures apparemment banales. Entre le poids des conventions sociales et ses efforts pour occuper son fils à l’arrière de la voiture, la narratrice pense à Gandom, une de ses anciennes amies, opposée en tout point à elle par son audace et sa liberté d’esprit. Qu’est- elle devenue ?
Dans cette fiction réaliste mais à lire aussi entre les lignes, Sara Salar fait ressentir, avec une finesse inouïe, les différentes contraintes qui ont lentement dressé autour du personnage les murs d’une impasse. Je me suis probablement perdue a reçu le prix Houshang-Golshiri et est traduit dans plusieurs langues.
« Éprouve-t-on encore de la nostalgie aujourd’hui ? Elle me regarde comme si elle voulait me dire que la vie, dans ses grands yeux noirs, dans ses lèvres stupéfaites et pâlies, dans ses seins protubérants, dans ses hanches étroites, ne durera qu’un instant… comme si elle voulait me dire qu’après vingt ans passés en enfer il ne leur reste plus que le rire, qu’après toutes ces années elles ont com- pris qu’il leur fallait profiter de chaque instant. » S.S.
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