Myriam Dao est née en 1963 à Paris, où elle vit et travaille. Son point de vue sur le monde tient à la fois de sa pratique d’architecte et d’un héritage familial hétéroclite. Elle grandit au milieu de deux langues, le français fleuri et populaire de sa mère et celui appris dans l’Empire colonial par son père, avec la devise « Nos ancêtres les Gaulois ».
Myriam Dao fabrique des textes, photographies, vidéos et objets, en bricoleuse, et dans une économie de moyens. Elle a enseigné le design de sites Web à Sciences Po, les arts plastiques en Zone d’éducation prioritaire, avant de publier dans des ouvrages collectifs (Bloomsbury Visual Arts, Springer, L’Harmattan « Des idées et des femmes »). Zao, un mari est son premier roman.
Zao est un ancien colonisé de famille aisée. Elle est une jeune femme blanche d’un milieu pauvre. La rencontre a eu lieu en Asie dans l’empire colonial. Paris, où ils s’exilent, va devenir le décor de la décrépitude du couple. Face à un racisme « ordinaire », Zao perd son statut social et se mure. Sa femme rêve à la fois de liberté et de rentrer dans la norme, mais se confronte à une terrible misogynie. Obnubilés par leurs tragédies personnelles, les deux personnages avancent l’un contre l’autre, jusqu’à devenir l’enfer de leur partenaire. À travers le couple et à l’intersection des dynamiques de race, de classe et de genre, Myriam Dao propose une exploration des mutations qui traversent la société française au tournant des années 1950.
Une ou deux fois on l’avait invitée à partager un café, mais elle hésitait à accepter de peur qu’au bout de cinq minutes de conversation ils ne découvrent sa situation véritable. Mais, après tout, pourquoi ne pas franchir le pas, prendre sa vie en main et quitter son mari ? Elle y pensait depuis longtemps. Son chef lui avait fait des avances, et, une après-midi, elle fut à deux doigts de lui confier ses rêves de partir loin. Mais tout ça, c’était sans compter avec la poisse. M.D.
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