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La sélection académique des Olympes à Grenoble

Ce jeudi 16 mai, de 9h à 12h, la petite centaine d’élèves finalistes académiques du concours « Olympes de la parole » était réunie à l’amphithéâtre Champon (annexe rectorat) pour s’offrir le droit de viser une reconnaissance nationale.  Collège La salle - L'Aigle (Grenoble), lycée Pierre Beghins (Moirans) et lycée Edouard Herriot (Voiron) étaient les heureux élus. Deux de ces trois établissements se retrouveront le 29 mai à Paris.

Ce concours d’éloquence, organisé par l'association française des femmes diplômées des universités (AFFDU) en partenariat avec le ministère chargé de l'éducation nationale, le ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et le Haut Conseil à l’Égalité, propose aux écoliers, collégiens et lycéens de réfléchir à la place des femmes dans la société. L’idée étant de prévenir les violences sexistes, assurer le respect mutuel entre les sexes, promouvoir une orientation plus diversifiée et assurer la mixité dans toutes les filières de formation.

Format attractif, les candidats présentent un dossier écrit et illustrent le thème de l'année en jouant une saynète d’environ 15 minutes devant le jury.

En cette année si particulière, le thème de cette édition 2023/2024 tourne forcément autour du sport et s’intitule : « La place des femmes dans l'Olympisme".

 

Un programme alléchant !

 

La matinée débute à 9h par un pot d’accueil pour souligner le côté convivial de la discipline, puis, chaque équipe a une demi-heure pour installer les décors et convaincre le jury qui, après délibération, procède à la cérémonie de remise des prix.

Respect du sujet, mise en évidence de l'avancée de la réflexion personnelle menée en classe, méthodes d'investigation retenues, exemple choisi, valeur et pertinence de l'argumentation, aisance de la prise parole et clarté de l'élocution, qualité de la mise en scène, respect de la durée, autant de critères permettant de départager les candidats.

 

Le suspens a assez duré, les vainqueurs par catégorie sont … le collège La salle - L'Aigle et lycée Edouard Herriot. De quoi donner lieu à des scènes de joie et voir quelques larmes couler lors de la proclamation des résultats.

 

Focus sur la classe de seconde 5 du lycée voironnais : boxe féminine et Estelle Mossely à l’honneur !

 

Les 35 élèves de l’établissement isérois (10 en option théâtre et 14 en option Histoire des arts), sous l’impulsion de Virgine Chavant, professeure documentaliste et Igor Haudebourg, professeur de sciences économiques et sociales, ont fait le choix de réfléchir autour de cette problématique : « Pourquoi les femmes sont-elles davantage valorisées dans le sport, et notamment aux JO, que dans la vie quotidienne ? » avec en filagramme  le fait de comprendre pourquoi dans le sport les inégalités sont présentes, pourquoi les garçons sont souvent considérés plus forts que les filles, pourquoi il y a des écarts de salaires entre joueurs et joueuses dans quasiment tous les sports ?

Une thématique abordée via le prisme de Estelle Mossely, championne de boxe féminine, dernière discipline olympique à avoir (enfin) intégré les filles à l’évènement. Estelle Mossely, pourquoi ce choix ? interrogeront les membres du jury à l’heure de confronter les projets. Une évidence pour les lycéens voironnais : « C’est la première championne olympique française à Rio en 2016.  On a imaginé son parcours, ses doutes, ses échecs, son combat pour être reconnue, cela correspondait bien à notre projet. »

Vaste programme… ces jeunes lycéens n’ont pas fait les choses à moitié, autant sur la forme que sur le fond, un travail de haute qualité. Jugez donc :

Recherches, réalisation d’un questionnaire / sondage soumis aux proches et à une centaine de voironnais avec l’idée de varier autant que possible le sexe et l'âge des individus interrogés, entretien avec des entraîneurs sportifs (danse, musculation et ski de fond), analyse approfondie en binôme des données recueillies avec 17 items (participation féminine aux JO, étapes importantes pour les femmes dans le sport, salaires femmes/hommes, féminisation des prix scientifiques, temps de diffusion des programmes sportifs féminins …), constitution de différents groupes aux tâches diverses :

  • 8 porte-paroles, c’est-à-dire les comédiens qui jouent la scénette.
  • des scénaristes chargés d’écrire les dialogues au fur et à mesure des improvisations…
  • des responsables artistiques chargés de mettre en scène, placer les comédiens et les conseiller.
  • des graphistes chargés de décorer la scénette, lister et organiser les costumes et les accessoires
  • des spécialistes boxe chargés d’apprendre les bons gestes aux comédiens.
  • des organisateurs chargés de transmettre les informations pratiques sur les sorties, les répétitions…
  • des élèves chargés de compléter les recherches pour être le plus précis possible.

A l’issue des saynètes, une phase de questions-réponses s’opère entre les élèves présents sur scène et les membres du jury : « L’enquête à Voiron vous servi ? A quoi vous attendiez-vous avant ce questionnaire ? Quelle est l’influence des médias autour de cette problématique ? Sur le plan personnel cela vous a fait changer votre façon de voir les choses ? etc.. »

Maitrisant leur sujet sur le bout des doigts, les réponses fusent : « Moi j’étais assez surpris de voir les gens s'intéresser au sport féminin. Il y a toujours des préjugés et des stéréotypes, des remarques sexistes mais il ne faut pas se fier à l'allure de certains hommes car ils étaient assez ouverts. Evidemment les médias ont un rôle, ils influencent la visibilité des sports féminins. Nous avons beaucoup apprécié les entretiens avec les entraîneurs, c’était super intéressant de se confronter avec des pros qui avaient une vue précise et des points de vue différents. Cela a permis d'ouvrir des débats plus loin que le sport, à la société en général avec la classe notamment. On a même réussi à faire évoluer un peu le discours d’un entraîneur, comme quoi notre parole a un peu de poids. Nous avons également remarqué que peu de femmes étaient panthéonisées, par exemple la première c’était grâce ou à cause de son mari …  (NDLR Sophie Berthelot en 1907 au titre d’épouse du chimiste Marcellin Berthelot). » Grâce ou à cause ? Telle est la question.

Des films si pertinents que la mission académique égalité de l’académie aimerait diffuser les vidéos des saynètes dans les établissements comme base de réflexion sur le sujet.

 

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