Mercredi 24 janvier 2024: Très beau succès pour la soirée Conférence de gala annuelle, organisée par l'AFFDU Grenoble qui a réuni un public nombreux (80 personnes) et très attentif "Quelle science pour le monde qui vient" par Jacques VERRON.
Mots d’accueil de nos Présidentes et présentation de Jacques Verron par Josette Cantais.
Présentation fouillée et pourtant... partielle tant notre conférencier possède de multiples compétences et présente un parcours impressionnant. « Inclassable » ! C’est le mot ! Voyez...
Océanographe, directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de la modélisation des circulations océaniques et de l’observation spatiale de l’océan. Il a été l’un des pionniers du développement de l’océanographie opérationnelle en France et en Europe. Il dirige une entreprise de recherche fondamentale en océanographie et hydrologie. Il a publié près de 10 livres dont « Un monde à réinventer. Les messages du changement climatique » en octobre 2020. Ingénieur. Explorateur. Accompagnateur de plus de 50 Doctorants. Un veilleur ayant gardé son sens de l’émerveillement et sa modestie, dit Josette.
Quelle science pour construire le monde qui vient ?
Pourquoi se poser cette question ? Par inquiétude. Se la poser comme Alexandre Grothendieck (Médaille Fields 1966) qui se demandait s’il fallait arrêter la science... ou bien encore à cause d’actualités récentes troublantes (cf. Plusieurs articles de journaux aux titres du genre : « Le bateau CNRS coule » ou la réflexion d’un chercheur disant : « ma médaille d’argent du CNRS m’inspire aujourd’hui du dégoût »).
La science en quelques mots-clés qu’on pourrait résumer par la différence entre savoir et croire.
Un exemple particulier : le cas de la prévision des courants marins par l’observation des satellites, la modélisation numérique, l’assimilation des données. Beaucoup de points d’interrogation et une évolution rapide.
Arrêter la science ? Oui, peut-être... Dérives de sens : mieux comprendre, mieux vivre, mieux produire, c’est aussi... avoir le pouvoir.
Forte décroissance scientifique, la créativité diminue. Comme partout, on peut trouver des comportements discutables (intégrité), des dérives dues à l’argent (marchandisation d’informations scientifiques, impact sur le recrutement d’étudiants, injonction à la productivité), une bureaucratie pesante. Des questions essentielles se posent à propos des manipulations génétiques, des OGM, du transhumanisme, de l’eugénisme... Des articles montrent que Google nous connaît mieux que nous-mêmes ou que nos amis !
On peut avoir un ami virtuel, une journaliste virtuelle, une chaîne de TV virtuelle, même un mort virtuel ou un jumeau numérique ! La citoyenneté a été donnée à un robot en Arabie Saoudite ! La Chine est la première dictature numérique au monde. Aberration : plus on a de followers, plus on dit la vérité. Les GAFAM sont la 4ème puissance mondiale, leur croissance est exponentielle.
Internet est le 3ème « pays » consommateur d’électricité au monde.
Faut-il arrêter la science ? Non... Mais se méfier de la pseudo-science ! L’exemple du ratio entre le taux de femmes qui travaillent et la pollution a fait rire tout le monde ! On peut démontrer avec des statistiques que plus les femmes travaillent, plus la terre est polluée !!
Appuyer la vraie science : connaître le bilan de la fonte des glaces, oui, c’est utile.
Dans quelques digressions personnelles, notre conférencier a pu montrer l’évolution des connaissances grâce au progrès technique. Par exemple le Gulf Stream qu’on croyait long fleuve tranquille est formé en réalité de nombreux tourbillons très agités... Même avec les meilleures intentions (connaissances) du monde, il est impossible de prévoir avec exactitude.
Garder son bon sens. L’incertitude apporte de l’angoisse et fait perdre de l’activité. Le chaos fait perdre son sens au temps. « L’équation du futur » nous a été présentée et commentée ! « Mieux comprendre ne signifie pas que ça devient plus simple » (Edgar Morin).
On peut aimer sans savoir. On peut comprendre sans raisonner.
Refonder la science par une rationalité « ouverte », une recherche désintéressée, une recherche au service des biens communs, une recherche soumise aux choix démocratiques, une éthique revisitée : humaniser la science, rester modeste et... TRANSMETTRE.
Conclusion : La science est déjà en train de se refonder. Il existe de multiples mouvements en interne dans les laboratoires, dans les universités, des manifestations, une prise de conscience des étudiants.
En post-conclusion, notre conférencier a montré sur l’écran la réponse (sensée) de ChatGPT à la question de la conférence de ce soir !
Apéritif et dîner ont suivi la conférence et aussi notre tombola...
Une conférence au sujet bien trouvé et original et une tombola « généreuse », ont dit plusieurs de mes amis.
Compte rendu de la soirée par Annie Demoulin
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