Romancière, nouvelliste et essayiste, Lise Gauvin a écrit de nombreux livres, parmi lesquels Lettres d’une autre, plusieurs fois réédité, et La Fabrique de la langue. De François Rabelais à Réjean Ducharme. Officière de l’Ordre national du Québec, elle est l’une des membres fondatrices du Parlement des écrivaines francophones. Elle a été distinguée par de nombreux prix, parmi lesquels le prestigieux prix du Québec Georges-Émile-Lapalme 2018, et en 2020 la médaille de vermeil du Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.
Elle présente
Et toi, comment vas-tu ?
Au chevet de sa mère mourante, Viviane observe avec tendresse ce corps aimé qui, au fil des jours, s’éteint. Durant cinq jours, dans une atmosphère particulière, dense et sereine, Viviane repense à la vie de sa mère, Marianne, à celle de Réjeanne, sa grand-mère, puis à des moments de sa propre vie. Ces différents récits dans lesquels se lit en filigrane l’histoire, souvent ignorée, du Québec depuis la fin du XIXe siècle, s’entrecroisent et s’enrichissent mutuellement, dessinant une matrilignée discrète et forte.
À eux se mêle l’histoire d’Anne qui, au XVIIe siècle, alors qu’elle n’est encore qu’une toute jeune fille, décide de prendre sa vie en mains et de quitter la France pour venir au Québec, fonder tout à la fois sa propre famille et construire un pays. Cette fille de roi, lointaine aïeule, devient ainsi la figure fantasmée de la première d’entre elles, comme l’origine de cette lignée de femmes.
Dans ce roman à la sensibilité aiguisée et se gardant de tout pathos, Lise Gauvin, touchant des liens profonds, dresse un portrait de plusieurs générations de femmes. Elle révèle avec pudeur des personnages aux destinées et personnalités complexes et bienveillantes. Ainsi, comme un cadeau, les derniers mots de Marianne mourante adressés à sa fille : « Et toi, comment vas-tu ?».
« Ma mère a toujours été très soucieuse de son apparence. Elle agençait ses vêtements avec un sens esthétique sûr, hérité de ses talents de peintre. Je l’avais amenée en promenade au jardin et avais pris une photo d’elle entourée des feuillages de l’automne. La qualité de la lumière, le décor automnal, les contrastes de couleur avaient transformé cet instantané en un portrait particulièrement réussi. J’étais partie rassurée pour ce court voyage. Nous nous reverrions dans un avenir prochain. » L.G.
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