Birds of Prey et la fabuleuse histoire d’Harley Quinn raconte les péripéties de la femme la plus dangereuse de Gotham. Quand les femmes ont la chance d’être présentes dans les films de super-héros, elles sont souvent dénudées à outrance et n’ont pas de personnalité. Elles sont là pour le plaisir des yeux et non pas pour une réelle valeur ajoutée en termes de pouvoir ou de personnalité. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans un autre film dans lequel Harley est présente : Suicide Squad. Dans ce film toutes ses tenues la sexualisent et elle semble exister dans l’unique but de parler du Joker et de le mettre en valeur. Il doit d’ailleurs la secourir comme si elle était une demoiselle en détresse. Mais dans ce film, la réalisatrice Cathy Yan décide de faire les choses autrement en nous plongeant dans les pensées d’Harley Quinn qui nous raconte ses aventures comme seule elle peut le faire.
Ayant fraichement rompu avec son petit ami, l’infâme Joker, Harley doit trouver sa place dans la ville de malfrats. Pendant des années elle a accumulé les dangereux ennemis qui n’étaient pas assez bêtes pour s’en prendre à la copine du plus fou des criminels, mais maintenant que les deux ne sont plus en couple, l’immunité prend fin. Harley doit se défendre seule et trouver le bonheur dans le célibat. Dans sa quête de sécurité elle rencontre quatre femmes aux antécédents bien différents : une pickpocket, une policière, une justicière et une chanteuse. Un mélange explosif il faut le dire, mais il parait que les ennemies de mes ennemis sont mes amies alors les cinq jeunes femmesdécident de faire équipe. Elles sont toutes après Roman Sionis, un antagoniste cruel.
Ce film nous présente donc enfin une super-héroïne avec du caractère et qui n’est pas appréciée pour son corps mais pour son ingéniosité et sa folie. C’est une version d’Harley Quinn réaliste qui incarne à la perfection l’émancipation.Gotham a du souci à se faire.
La réplique clé :
« En termes de psychologie, la vengeance apporte rarement la catharsis espérée. »
Le concept clé :
Male gaze : un concept selon lequel la femme dans la fiction n’est qu’un simple objet qui est là pour trois points de vue : celui de l’homme hétérosexuel devant le film, celui de l’homme hétérosexuel devant le personnage et celui de l’homme hétérosexuel devant la caméra. Autrement dit, un film fait par les hommes pour les hommes. La femme n’a ni personnalité, ni profondeur. Le feminine gaze se pose en opposition à cette norme cinématographique pour remettre la femme au cœur du narratif. Des exemples courants peuvent encore être vus aujourd’hui : une héroïne portant des talons en combat, étant filmée principalement autour des fesses et des seins ou encore n’étant jamais le personnage principal.
Le chiffre clé :
90% des films du box-office sont réalisés par des hommes.
Eva Lebrun
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