À Emmanuel Macron, président de la République française, chef de la diplomatie.
Monsieur le président,
Avec la victoire des Talibans en Afghanistan, la vie des activistes qui ont tenté d’améliorer les conditions de vie des femmes, des filles et des minorités est particulièrement menacée. Qu'adviendra-t-il des Mary Akrami, des Suraya Pakzad et de toutes celles qui, comme elles, oeuvrent pour les droits des femmes et des filles en Afghanistan ?
Devront-elles subir le sort de Sitara Achakzaï et de toutes celles que les Talibans ont exécutées car elles avaient eu l'audace d'ouvrir des écoles ou de s'élever contre les viols conjugaux ?
Qu'elles soient militantes féministes, juges, journalistes, toutes disent craindre particulièrement pour leur vie, convaincues que les Talibans n'hésiteront pas à les exécuter si elles étaient rattrapées.
Dans un communiqué en date du 15 août, le ministre des affaires étrangères s'est engagé à assurer la protection des "personnalités de la société civile afghane, défenseurs des droits, artistes et journalistes particulièrement menacés". Comment expliquer que le mot "femmes" n'apparaisse pas une seule fois dans ce texte ? Femmes et enfants représentent pourtant d'après l'ONU 80% des personnes fuyant l'avancées des talibans. Ce sont elles que les talibans vont marier de force, elles qu'ils vont priver de scolarité, elles qu'ils vont punir d'avoir voulu y accéder.
En 2017, vous annonciez consacrer votre mandat aux droits des femmes, et faire de cette cause “la grande cause” de votre quinquennat. Depuis, nous, représentantes d’associations et collectifs féministes, n’avons eu de cesse de réclamer que vous vous rendiez digne de cette promesse. Nous nous adressons aujourd’hui à vous non plus en tant qu’associatives, mais en tant que citoyennes, de France ou du monde. Non plus pour réclamer. Mais pour exiger. Exiger de vous des mesures d’urgence dignes d’un chef d’une diplomatie véritablement féministe.
Organisez l’accueil en France des défenseuses et défenseurs afghans des droits humains. Organisez l'accueil des femmes et minorités de genre qui souhaiteront trouver en France un refuge. Et organisez-le sans plus attendre.
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